05/11 : Après un café, une banane et un brownie acheté sur le marché nocturne de la veille, nous filons vers l’embarcadère. 


D’ailleurs, on a papoté le temps du dîner avec deux américains super sympas : Bryan et Justus. Bryan vit dans le Colorado, et Justus en Lousiane, ils ont sûrement dans les 35 ans et sont amis depuis l’âge de 4 ans. On a super bien rigolé et Ouicha s’est débrouillée comme une cheffe en anglais 🗣. En fait, on n’avait ni chaises, ni table pour manger sur la place principale, donc Justus, qui était tout seul à ce moment là nous a gentiment proposé de partager sa table. 

La grande place est prise d’assaut les vendredis, samedis et dimanches soirs (soirs de marché) par les thaïlandais et les touristes, elle se trouve au centre du marché et face à une scène sur laquelle se succèdent les artistes locaux en tout genre : des adolescents chanteurs cachés dans des costumes, un homme lanceur de flammes, qui joue avec le feu comme on jouerait avec un ballon🔥 , une femme qui danse sur de la musique traditionnelle avec une enfant à peine âgée de 6 ans etc. 


Bref, le moniteur d’escalade nous a assuré que les premiers bateaux partaient de Krabi à 7h30, nous sommes là à 7h45. Selon la même règle que la veille, il faut attendre 8 personnes au total pour pouvoir partir. Il est 9h45, la séance d’escalade démarre à 10h, il y a 35min de traversée, nous sommes toujours à quai. 

Deux étrangères arrivent (on saura plus tard qu’elles étaient allemande pour l’une, colombienne pour l’autre), un conducteur de bateau nous propose de partir plus tôt si chacune d’entre nous paye 200B à la place de 150. Deal déjà proposé la veille lorsque nous étions 5 à attendre, que nous avons tous refusé puisque nous n’étions pas pressés. 

À contre-coeur, on accepte et nous voilà parties. 

Cette journée fait partie de celle dont la note en terme d’organisation ne serait pas très bonne ; 

  • attendre 2h avant d’embarquer le matin (puis 1h le soir pour revenir) 
  • faire deux fois l’aller retour en bateau en 2 jours, pour 600B par jour alors que l’on paye notre chambre à peine 500B, on s’est mal débrouillées. On aurait mieux fait de passer la nuit sur Railay.

Mais bon, ça n’est pas grave, ça arrive. 


Au bout de 5min on s’arrête quelques centaines de mètres plus loin pour mettre de l’essence, on arrive finalement avec 30min de retard à 10:30. 


On rejoint le moniteur d’escalade qui s’occupe déjà de deux personnes en stage sur 3 jours, c’est leur 3ème journée ; une néo-zélandaise et un français (Gaëtan). C’est lui qui assurera Ouicha sur sa première voie. 

Il y a de nombreux grimpeurs et moniteurs sur la falaise en question. Pas d’échauffement, pas de ménagement, aucune question, le moniteur dit à Ouicha d’y aller ; ça sera une 5b pour la 1ère voie (le niveau des voies s’étend de 4a (initiation pour les voies 4) à 9b+ (escalade extrême), en passant par les niveaux 5 (perfectionnement), 6 (escalade technique avec dévers) etc.). Aucune explication donnée, pas de vérification du noeud, heureusement que Ouicha n’est pas novice en escalade. Je suis bien contente de ne pas m’être inscrite. Noeud bien fait, encordée à Gaëtan qui l’assure d’en bas, elle s’élance. La chaleur et l’humidité étant très importantes, les mains glissent vite sur la roche, tous les apprentis grimpeurs ne cessent de se les saupoudrer de magnésie afin d’absorber ce surplus d’humidité. 

Malgré ses 3 années de non-pratique d’escalade en falaise, ses expériences passées avec notamment son amie Sophie (également partenaire de randonnée comme pour le GR20 et le Tour du Mont-Blanc 🥾🥰) lui permettent d’être à l’aise rapidement. Cela lui rappelle de très bons souvenirs et lui donne envie de ressortir son propre équipement et notamment sa longue corde de 40m offerte par Sandra pour ses 23 ans ou quelque chose comme ça 🎁. Elle a deja hâte de grimper avec son amie Mélissa, habituée des salles parisiennes (on parle alors d’escalade en bloc, il n’y a plus de corde mais on ne monte qu’à quelques mètres au dessus d’énormes tapis en cas de chute), qui lui a déjà proposé de nombreuses fois de l’accompagner 👯‍♀️.


Au total 7 voies grimpées, les 2 plus impressionnantes : 

  • Une super longue de 60m (on voit Ouicha tout en haut dans le cercle rouge sur la photo). La montée se fait en moulinette ; façon la plus facile de monter, en cas de chute, le grimpeur ne tombe que de quelques centimètres car la corde est plus tendue, c’est moins effrayant. 
  • Une plus courte mais pour laquelle Ouicha est montée « en-tête », cela veut dire qu’elle doit monter, la corde à la main, pour aller l’accrocher de dégaine en dégaine (sorte de double mousquetons : un s’attache sur un point de fixation (un petit anneau) déjà présent sur la falaise, l’autre accueillera la corde). C’est la façon de monter la plus difficile car comme il faut équiper la voie, en cas de chute, on chute de plus haut. D’ailleurs Ouicha en a fait les frais car son moniteur a trouvé amusant de ne pas lui donner le bon nombre de dégaines pour équiper la voie, elle a donc été bloquée, a du descendre chercher la dégaine manquante puis remonter. Lors de cette deuxième montée, la corde n’était pas tendue, le moniteur était très peu concentré (il ne faisait que parler avec d’autres, fumer des cigarettes … pas du tout rassurant), elle est ainsi tombée de plusieurs mètres …  heureusement rien de cassé, la corde a tout de même fini par stopper la chute.


Pour ma part, je « m’étais » achetée un livre sur la liseuse de Ouicha (avec sa carte bancaire hihi 😌), dans l’espoir de lire pendant ces 4h mais entre reportage photos, puis vidéos, porteuse de sac, de bouteilles d’eau et inquiétude pour sa sécurité, je n’ai pas lu une seule page des aventures de Paulette, 85 ans. Je me suis bien rattrapée le soir, pour mon plus grand plaisir 📖. 


Ouicha est redescendue enchantée de cette activité dans les airs, la vue incroyable entre mer et falaise était saisissante, c’était sa plus haute voie jamais montée 🧗🏽‍♀️. Encore une belle journée.