01/11 : Lâorchestre bat son plein ce matin : des dizaines et des dizaines dâoiseaux en poste pour chanter en chĆur lâarrivĂ©e du soleil. Il est 4h, il fait encore nuit, cela fait dĂ©jĂ un moment que les coqs environnants nous invitent Ă sortir de la tente. A ce joyeux chaos sâajoutent les cris des petits lĂ©zards geko đŠ que lâon avait dĂ©jĂ dĂ©couverts en IndonĂ©sie et que lâon retrouve ici. Ces toutes petites bestioles font un bruit trĂšs fort et aigu trĂšs singulier, impossible de ne pas les reconnaĂźtre.
On ne lâa pas prĂ©cisĂ© mais il nâexiste pas dâanimaux particuliĂšrement dangereux en CalĂ©donie, pas de fĂ©lin, pas de crocodile, pas dâinsecte ou araignĂ©e en particulier, et pour mon plus grand bonheur, pas de singe đđ . Le seul dont on pourrait se mĂ©fier est le tricot rayĂ©. Un joli petit serpent đ dont la morsure est mortelle. Selon les rumeurs les morsures sur les humains sont extrĂȘmement rares, la gueule du serpent Ă©tant trop petite pour mordre nâimporte quelle partie du corps humains exceptĂ©s la petite peau entre les doigts de la main. Si on en croise, il faudrait fermer les points. On en a croisĂ© un dans la mer le premier jour, il ne nous a mĂȘme pas regardĂ©s. Il vient dans la mer uniquement pour se nourrir sinon il vit sur terre.
Enfin, en plus du chant de tous ces animaux, on entend les vagues qui sâagrippent Ă la plage. Que câest agrĂ©able de sâendormir en les entendant.
Ăa y est, Ă 2 jours du dĂ©part, nous sommes donc rĂ©glĂ©es aux horaires du soleil. Câest sans compter quâen Nouvelle-ZĂ©lande ça sera 2h de dĂ©calage de plus (+12h par rapport Ă la France).
Ce matin nous reprenons la route direction NoumĂ©a. La route Ă©tant un voyage en elle-mĂȘme, tout comme en Islande ou en Nouvelle-ZĂ©lande, câest trĂšs agrĂ©able de rouler. En chemin, on sâarrĂȘte Ă la distillerie de Niaouli qui vend des produits cosmĂ©tiques naturels et des huiles essentielles. Nous pique-niquons face Ă la mer. Le vent nous permet de nous rafraĂźchir un peu, il fait particuliĂšrement chaud aujourdâhui. Nous nous rendons dans le centre ville de NoumĂ©a pour finir nos emplettes. Puis nous passons Ă©galement voir le centre culturel Tjibaou.
Point histoire (facultatif) : Jean-Marie Tjibaou Ă©tait un indĂ©pendantiste qui voulait entretenir le dialogue avec la France. Lors des âĂ©vĂ©nementsâ de 1984 Ă 1988, OuvĂ©a (lâĂźle sur laquelle on est allĂ©es la premiĂšre semaine), sâest faite tristement connaĂźtre car 19 kanak y ont Ă©tĂ© tuĂ©s en 1988 [les kanak de tout le territoire avaient dĂ©cidĂ© dâattaquer les gendarmes du pays, finalement ils se sont ravisĂ©s au dernier moment, mais lâinformation nâest pas parvenue jusquâĂ OuvĂ©a. Des kanak dâOuvĂ©a ont pris en otage des gendarmes dans une grotte entraĂźnant une intervention militaire française. 19 kanak sont morts ainsi que 2 gendarmes.
Pour revenir Ă Jean-Marie Tjibaou, il a Ă©tĂ© assassinĂ© lors des commĂ©morations de 1989, pour les 19 kanak tuĂ©s, 1 an jour pour jour aprĂšs le massacre de 1988, par un kanak lui-mĂȘme (commĂ©moration aprĂšs lâannĂ©e de deuil). Celui-ci ne voulant pas entretenir les discussions avec la France.
Ps : Il est maintenant 5h, le soleil est rĂ©veillĂ©. Câest agrĂ©able de voir le jour se levait. Le champ des possibles est ouvert pour une nouvelle journĂ©e.